
26/10/2022
Travail et social - Travail et social
Les RH dressent un bilan plutôt positif des nouvelles organisations du travail post-Covid, selon une étude Liaisons Sociales/OpinionWay dévoilée le 18 octobre. Ils y voient même l’occasion de développer de nouvelles compétences pour la fonction et de renforcer leur rôle au sein de leur organisation.
Rythmes et horaires de travail
Autre motif de satisfaction pour les sondés : les rythmes et horaires de travail sont corrects dans 7 organisations sur 10. Sur les 6 organisations sur 10 ayant vu leurs rythmes et horaires de travail impactés par la crise sanitaire, 35 % pensent qu’il y a encore des améliorations à apporter. Parmi les irritants, les RH évoquent la liberté de mise en place du télétravail (37% dont 50 % en Ile-de-France), la liberté de choisir ses plages horaires de télétravail (34 % dont 51 % dans les grandes entreprises), la planification des temps de présence obligatoires en équipe (34 %) et la mise en place d’un nouvel accord sur le télétravail (29 % dont 46 % dans les grandes entreprises). A noter que la négociation d’un accord sur le droit à la déconnexion n’est citée que par 15 % des personnes interrogées mais par 37 % de celles travaillant dans de grandes entreprises.
Enracinement du télétravail
L’étude confirme par ailleurs l’enracinement du travail à distance. Ainsi, 49 % des salariés sont actuellement en distanciel dont 32 % en mode hybride et 17 % en télétravail permanent. 51% des salariés exercent leur travail en présentiel permanent selon les responsables RH interrogés, dont 67 % dans les secteurs de l’administration, de la santé et de l’enseignement.
Si les professionnels constatent qu’avec l'entrée fracassante du télétravail dans les entreprises, les managers ont su adapter leurs pratiques (82% sont d'accord), ils estiment aussi que les liens entre les collaborateurs s’en sont trouvés affectés (71 %). Le travail à distance reste aussi une difficulté à gérer (62 %). En revanche, la crainte d’une baisse de la productivité des télétravailleurs s’atténue. Elle est toutefois encore présente chez 44 % des DRH et RRH interrogés.
Opportunités à saisir
Pour ces derniers, les nouvelles organisations du travail post-Covid sont une opportunité à saisir pour renforcer la marque employeur et gagner en attractivité. 77 % pensent ainsi que c'est un « facteur clé d'attractivité dans les recrutements » et 75 % que c'est un « nouvel atout pour fidéliser les collaborateurs ». Pour 77 % des sondés, ces nouvelles organisations du travail sont aussi l’occasion de choix stratégiques écologiques (réduction de l’empreinte RSE, économies d’énergie et matériel, etc).
Pour la fonction RH elle-même, ces changements sont vécus comme une chance de développer de nouvelles compétences (81 %) et de venir renforcer son rôle clé dans l’organisation (80 % dont 68 % pour les sondés des grandes entreprises). Attention toutefois, ces nouvelles organisations restent un défi éprouvant pour la fonction RH (71 %), provoquent un sentiment d’injustice chez certains (66 %), et engendrent une surcharge de travail pour les managers (62 %). Les DRH et RRH sont d’ailleurs dans un état d'esprit moins positif quant à l'avenir de leur métier que l’année dernière. « Le renversement du rapport de force entre salariés et employeurs sur le marché du travail semblent venir peser sur l'état d'esprit général », analysent les auteurs de l’étude.
Dans les deux prochaines années, les actions RH seront fléchées en priorité vers la gestion de compétences et le recrutement. Une priorisation qui « semble se faire au détriment de l’accompagnement du management (conseil à la direction, accompagnement des managers, part dans le développement de l’activité…) qui était apparu comme une conquête associée à la période de crise sanitaire… », explique l’étude.